Almera, tu me manques !
Almera, mon Almé
Il faut que je parle de lui, j’en ai un besoin presque vital sauf que, dés que j’essaye d’en parler, je pleure. Aussi, je me mets à l’écriture par l’intermédiaire de mon blog pour dire combien je vis une douloureuse épreuve actuellement.
Ce matin, pour la première fois depuis bientôt 6 ans, à l’ouverture de la porte du jardin, je n’ai pas était bousculé par ses 30 kgs d’impatience et d’obstination, je n’ai pas eu les orteils piétinés par ses grosses pattes puissantes parce qu’Almera est mort
Mon chien Almera est mort hier matin. Mort ! Déjà ce mot est terrible et bien souvent on le remplace par : « il est parti », « il m’a quitté » ou encore « il s’est endormi ».
Mais, Almera ne m’a pas quitté, il n’est pas parti et s’il dort, c’est effectivement d’un sommeil très profond et pour toujours mais en attendant, il est bien mort et me laisse stupidement hébétée par la vitesse à laquelle la mort l’a emporté avec elle
Pourquoi et comment, je m’en fiche, le résultat est que sa mort me laisse dans un état de tristesse monumentale provoquant une douleur atroce dans tout mon corps et dans toute mon âme
Almera était mon chien
il est né un 17 mai, comme moi. Déjà ça, c’est pas banal !
La première fois que j’ai vu Almera, c’était en photo et c’était cette photo.
Mon sang n'a fait qu'un tour, je l'ai trouvé si beau, si fier...un vrai coup de foudre !
Dés lors, je n’ai eu de cesse de convaincre tout le monde aussi bien côté famille que côté refuge, que ce chien était fait pour moi. Cela m’a prit du temps et lorsque je suis allée au refuge de Compiègne pour le voir, il était hors de question que j’en reparte sans lui, c’était une telle évidence.
Très vite, nous nous sommes compris et avons créé un lien affectif intense et profond. Il adorait que je l’enserre de mes bras et que je colle ma tête sur son cou pour un gros câlin, il fermait alors les yeux et faisait la « statue », on aurait dit qu’il faisait un arrêt sur image pour que ce moment dure encore et encore. Il était si doux, son poil fin et brillant était de la soie et qu’il était bon de glisser mes doigts sur ce velouté.
Je n’entendrai plus sa voix de basse…voix caverneuse et grave qui, lorsqu’on ne voyait pas le chien, laissait supposer un monstre de toutou.
Je n’entendrai plus ce que j’ai toujours appelé « ses chouinements », ce petit bruit sortant de sa gorge bouche fermée, un peu comme les pleurs d’un chiot. Almera chouinait à longueur de temps sans qu’on en sache la raison. J’ai longtemps cru qu’il avait mal, qu’il était angoissé, anxieux, triste et après diverses tentatives pour calmer ça ou du moins, à essayer d'en comprendre la raison, je me suis résignais à l’écouter chouiner sans cesse à mes côtés : Dehors, dans le jardin, dans la maison, dans son panier, en balade comme en voiture, Almera chouinait.
Puis, j’ai compris qu’en chouinant, Almera me faisait la conversation et Dieu sait qu'il était bavard, autant que moi. Il se taisait lorsque je lui parlais et reprenait dés que je me taisais. C’était une conversation dont lui seul comprenait ses paroles. Même si désormais ils sont silencieux, j’entendrai ses chouinemens encore bien longtemps raisonner dans ma maison avant de ne les entendre que dans ma tête.
Hier soir, ma petite Pereta n’a pas eu besoin de ruser pour trouver sa place sur le canapé. Almera était grand (70cm) et s’étalait de tout son long sur « son » canapé 2 places. Pereta venait malgré tout s’y installer elle aussi, en équilibre sur les fesses d’Almera et l’accoudoir. Notre grand toutou ne bougeait pas et supportait ainsi la petite durant toute la soirée télé.
Pourtant, il était du genre à ne pas prendre de gants avec ses copains lorsqu’il voulait quelque chose. Si son panier était occupé par un autre chien, qu’importe…il commençait par y mettre les 2 pattes arrières puis s'asseyait sur l’occupant, quelque soit la taille de l’occupant. Ses 30 kgs faisaient partir en couinant le maillon faible.
Malgré sa stature et son poids, malgré sa réputation de chien dangereux, Almera n’a jamais été un dominant ni un bagarreur. Il fuyait tout conflit. Ses mensurations faisaient plutôt de lui un grand nounours très pataud, je crois même qu’il ne se rendait pas compte qu’il était grand !
Ce matin, le jardin semble bien vide, surtout l’allée de pavés reliant la maison au jardin. Cette allée était la tour de guet d’Almera. De là, il avait vue sur tout le jardin, sur le portail et l’arrivée des éventuels visiteurs, sur la maison ainsi que bien évidemment sur toutes mes allées et venues, quelque soit l’endroit où je me trouvais. Tant qu’il me voyait, il pouvait rester là longtemps sans bouger. Seul, le mouvement de sa tête me faisait comprendre qu'il suivait du regard chaque chose ou personne qui bougeait au loin.
Chaque matin, nous allions tous ensemble au jardin faire un tour, histoire de tâter la température extérieure. Almera courait droit devant et revenait vers moi puis repartait…..jusqu’à ce que mon arrivée au fond du jardin le bloque dans ses allers-retours. Et quand il ne me voyait pas, il me cherchait rapidement, accourait et pouvait rester des heures debout derrière moi. Il était mon ombre…
Un jour, pour expliquer à ma mère à quel point Almera me collait aux basques, j’ai fais 10 fois le tour de la table de la cuisine, 7 fois dans un sens, 3 fois dans l’autre. Almera a fait exactement le même nombre de tour et dans le même sens que moi. Lorsque je cuisinais, il était là à mes côtés, faisant autant de pas que moi entre le frigo et la table de cuisson et je lui expliquais en détail la recette que je préparais. C’était mon apprenti et pour le féliciter d’avoir si bien suivi le cours, il avait droit à une friandise suivie d’un bisou sur la tête……
C’est vrai que j’ai mes autres chiens mais chaque chien a son caractère, ses habitudes, son langage, ses petites manies et mes chiens, je les connais tous par cœur. Ils sont ma vie, mes vibrations, mon rythme et tout ce qui faisait Almera me manque déjà terriblement, c’est un peu de moi qui est parti avec lui.....
Il repose en paix dans son jardin, enveloppé dans sa couverture bleue, celle qui lui allait si bien au teint
Pourquoi tu n’es pas là Almera ?
Je veux qu’on me rende mon chien…..je suis si mal sans lui
Quelques photos de "mon Almé" (comme j'aimais l'appeler) que j'affectionne particulièrement :
Almera coursé par Yoness, sa grande copine de sprints
Curieux de tout, même en voiture
Viens vite Almera, viens mon nounou
avec ses compagnons de vie, de jeux...
Ce regard qui me faisait toujours fondre
petite sieste à 2 sous l'arbre
la photo qui résume bien ce que nous étions l'un pour l'autre
soirée télé, sur son canapé. Dors mon amour, mon Almé.....dors !