Léthargie, va t'en !!
Léthargie, va t'en !
Fabienne (moi en l’occurrence), bénévole dans la protection animale avoue être en état de léthargie et ne rien faire de son temps depuis le début du mois. Fabienne, cette grande optimiste pourvu d’une volonté que peu de chose n’entrave, s’est prit une sacrée claque dans la tronche et culpabilise grave parce que des chiens comptent sur elle et qu’elle a le sentiment de les avoir laissé tomber, ainsi que leurs adoptants passés et futurs !
Aujourd’hui, je me dois de vous en expliquer la raison (maintenant que je peux le faire sans pleurer) :
Le 01 avril, mon fils a eu un grave accident de la circulation. Alors qu’il roulait à moto sur une belle ligne droite, un automobiliste venant face à lui l’a percuté de plein fouet en tournant sur sa gauche, lui refusant ainsi la priorité. Le choc a été presque frontal et……on ne peut plus brutal !
Article paru dans le quotidien le "Sud-Ouest" le 02.04.2013
Cela s’est passé à 5 kms de chez nous, nous sommes avertis aussitôt et arrivons sur le lieu de l’accident rapidement. Il y a 3 ambulances, les pompiers, les gendarmes, la police…..et, petit à petit, en voyant cette fourmilière de secouristes s’afférer en tous sens, je commence à me liquéfier littéralement. La 1ere chose que je vois est la voiture de l’automobiliste, celui qui a percuté la moto de mon fils. C’est à ce moment précis que tous les os de mon corps commencent à s’entrechoquer sans que je puisse gérer ce stress.
Xavier est étendu sur le sol à plus de 20 mètres du lieu du choc, les bras en croix, la tête maintenue par un pompier qui lui parle sans interruption et qui lève la voix dés que Xavier semble baisser d’attention. « Xavier, tu m’écoutes, tu m’entends ? » lui disait il. Ses collègues découpent petit à petit chacun de ses vêtements : blouson de cuir, pull, tee-shirt, jeans, chaussettes…..Un des pompiers m’explique qu’il n’a pas perdu connaissance et que c’est bon signe, qu’ils cherchent les éventuelles blessures en le déshabillant sans le bouger d’un pouce, et que ce pompier allongé à plat ventre, tête contre tête de Xavier et lui faisant le conversation était chargé de lui maintenir la tête et les épaules dans cette position, même minerve posée, et ceci pendant 2 heures, jusqu’à ce que Xavier soit soulevé du sol pour glisser sous son corps la civière. Il sera ensuite maintenu par une multitude de sangles !
2 heures, 2 interminables heures durant lesquelles mes os, mes muscles, mes nerfs sont restés accrochés à chacun de leurs gestes, à chaque minuscule mouvement que mon fils pouvait faire (et il n’en a pas fait beaucoup) et ce, jusqu’à son départ pour les urgences de Bordeaux.
La moto....ou ce qu'il en reste !
Aujourd’hui, il est sorti d’hôpital après coutures et réparations de bien des dégâts, le temps doit faire son travail et je remercie ciel et terre de m’avoir laissé mon fils. Quand à moi, je reprends petit à petit mes esprits et essaye de gérer sa colère, sa tristesse, sa terrible douleur...... entre orthèses, attèles, béquilles, pansements et soins en tout genre.
Tout ça pour vous dire que depuis ce jour, je suis complètement éteinte, déprimée, anéantie ; que le fait de m’être rendue compte que la vie peut basculer en un quart de seconde, sans qu’on me demande mon avis, m’a totalement bousculé de ma routine si bien huilée et que je ne sais plus par où commencer.
Aussi, je ne fais rien mais alors rien de rien : Rien chez moi, rien au jardin, rien pour l’asso, rien pour les chiens……rien, je n’ arrive pas à me motiver !!!
A mon tour, je vais devoir me secouer afin de repartir sur mon petit bonhomme de chemin, gravir cette longue rampe sur laquelle j’ai glissé tout en bas et revenir à la surface, là ou on m’attend pour secourir des pauvres toutous.
J'adresse mes excuses à ceux et celles qui m'ont écris, téléphoné et à qui je n'ai pas répondu, je n'étais pas en état de le faire. Mais, pas d’inquiétude, j’arrive et très bientôt je serais de nouveau à côté de nos chers podencos !!
Peggy Sue la jolie podenca barbuda et moi